A Plague Tale : Innocence

A Plague Tale : Innocence est le dernier né du studio français Asobo basé à Bordeaux. Il était impossible pour nous de passer à côté car le jeu regroupe beaucoup d’éléments qui nous sont familiers. Un univers sombre prenant place dans la France du 14^ième siècle à une époque (1348) ou la peste ravage des villages entiers ou les anglais affrontent les français dans une guerre sanglante et ou l’inquisition sèmera la terreur sur son passage. Les hordes de rats pouvant réduire à l’état de carcasse un homme en quelques secondes à peine, une maladie qui affecte directement les humains avec tout ce qu’il faut pour vous répugner, pustules, sang et autres joyeusetés. Mais aussi une histoire forte ou vous incarnerez Amicia De Rune, une jeune fille noble qui fuit l’inquisition ayant assassiné sa famille aux côtés de son frère Hugo atteint d’une maladie rare. Pour ce qui est de l’intrigue, nous nous arrêtons la, histoire de limiter au maximum le risque de spoil. Avouez que ce serait dommage.

C’est donc un joli programme qui nous attends et je n’avais qu’une hâte c’était de pouvoir le tester pour me faire mon propre avis. Ceux qui me connaissent savent que j’aime les jeux ou l’accent est mis sur la narration, que ce soit au détriment du gameplay ou non d’ailleurs mais une histoire forte est à mon sens très importante pour l’immersion.

Dès le lancement du jeu ce qui frappe c’est la qualité de la direction artistique. Pour un petit studio c’est bluffant. Le jeu est de toute beauté, les couleurs sont vives et le sud de la France est très agréable à regarder, du moins dans les premières minutes de jeu car vous vous en doutez mais l’ambiance bucolique cédera place au chaos et le décor changera ra(t)dicalement. Coté gameplay j’ai eu la sensation, du moins dans les toutes premières minutes, d’une rigidité dans les mouvements du personnage mais rassurez-vous rien de méchant et le sentiment c’est vite estompé au point de ne plus y faire attention mais sur le coup cela m’avait un peu gêné. Vu que l’on passe notre temps à fuir et/ou à évoluer dans un monde hostile, armé de notre simple fronde, le jeu oriente son gameplay sur des phases d’infiltrations ou il faudra se dissimuler dans les éléments du décors hautes herbes, sous les meubles, derrière les bureaux etc… et ou les phases d’actions sont réduite au minimum.

Oubliez donc les approches de gros bourrins, si vous vous faites repérer par plus de deux ennemis en même temps c’est la mort assurée. Il faudra aussi exploiter les situations à votre avantage, par exemple un garde qui fait le guet avec sa lampe pourra être éliminé facilement s’il est cerné par les rats. Visez simplement sa lampe avec votre fronde pour l’éteindre et offrez ainsi un festin aux rongeurs. Tandis qu’ils se rempliront la pense, vous aurez un chemin dégagé pour progresser. Pour les rats il faudra constamment progresser dans les zone éclairées et pour cela vous aurez à votre disposition des recettes d’alchimie pour crafter des consommables capables d’enflammer certains éléments à leur contact à distance avec votre fronde. Le menu de sélection des consommables et comme beaucoup de jeux actuels configuré sur menu circulaire, mais celui-ci n’est pas bugué et simple d’utilisation (coucou Days Gone). Il faut dire que l’arsenal d’Amicia est tout de même limité.

Pour le gameplay, c’est à peu près tout, les mécaniques du jeu sont très simplistes mais bien huilées. Le jeu base son expérience principalement sur la narration et à ce niveau c’est du grand art. L’histoire est prenante et ponctuée de moments forts. A aucun moment du jeu j’ai eu la sensation de tourner en rond, d’avoir un scénario au ralentit ou quelque redondance que ce soit. A l’heure ou la durée de vie de certains jeux solos peut être sujet à de grosses discussions (certains jeux agrémentent leur aventures de quêtes secondaires fedex sans aucun intérêt.) A Plague Tale : Innocence se consacre uniquement à son histoire et nous rencontrerons sur notre chemins différents personnages avec tous un rôle et une histoire importante ce qui a le mérite de relancer l’intérêt à chaque chapitres mais cela a forcément un prix. La durée de vie est donc plutôt moyenne pour un jeu (une dizaine d’heures pour l’histoire) mais cela reste tout à fait correct pour un jeu narratif. Pour ceux qui se posent la question, au niveau de la rejouabilité, l’intérêt est limité aussi. Mis à part dans l’optique d’acquérir la totalité des collectibles qui auraient pu être manqués sur un premier run, il n’y a pas vraiment de raisons de relancer l’aventure.

Pour conclure, A Plague Tale est un excellent jeu. Il a le mérite de nous proposer une histoire forte dans un cadre pas souvent exploité dans le monde vidéo ludique. Mais il s’adresse surtout aux joueurs désirants avant tout se plonger dans un récit plutôt qu’un jeu d’action ou d’infiltration à proprement parler. J’ai adoré progresser dans son monde grouillant et répugnant, parfois on a l’impression d’être entouré de milliers de rats et nous devons attendre et observer pour trouver un chemin sans risque de se faire dévorer, c’est top. On recommande bien évidement.