Warbeast - Destroy

Initié en 2008 par Bruce Corbitt, frontman de Rigor Mortis, Warbeast revient aujourd’hui avec un second LP qui arrive juste après un très bon split EP avec Phil Anselmo. Warbeast comme l’indique son nom et celui de l’album ne ment pas sur le programme : c’est à un bon thrash à l’ancienne à base de doubles pédales furieuses et riffs enragés qui nous est proposé. Et ce dans la plus belle tradition de la castagne musicale. Du solide. "Cryogenic Thawout" lance l’offensive avec ce titre instrumental, démo technique de la charge à venir. Brutal, techniquement parfaitement carré, l’ambiance est posée. Et l’assaut peut débuter…Nightmare in the sky et son intro en double imparable envoie la première salve, trash old-school d’une efficacité redoutable avec quelques plans fuzz bien sentis et une rythmique diablement intense. Warbeast blast et secoue. Et on va en redemander !

"Egostical Bastard" continue d’envoyer le bois, charge contre la classe politique et économique, méprisante et charognarde envers le peuple. "Nobody" revient aux thèmes fondamentaux du thrash, un hurlement de révolte envers les classes dirigeantes et la corruption quasi-totale du système. Au bout de cette lutte acharnée, la liberté ou la mort. No surrender.

"Sublime The Day Off", muni d’un solo bien puissant en milieu de morceau. Doute et rejet d’une humanité lobotomisée par la toute-puissance de l’argent et des médias, lutte pour notre droit à la liberté de pensée et d’action. Un titre fort.
"Warbeast", titre éponyme envoie un speed metal parfait, nerveux et techniquement irréprochable, à l’image de l’album. Blood Moon suit la même veine un speed trash rageur et musicalement balèze."War of the World" est un gros titre de l’album, une pierre angulaire démontrant la puissance de feu du combo. Les guitaristes Scott Shelby et Rick Perry font vraiment des merveilles sur ce titre et nous offre une technique incroyablement aboutie et maîtrisée. Véritable morceau de trash épique, "War of the World" prouve la richesse et la profondeur de Warbeast et sa place dans les formations de thrash avec qui il va désormais falloir compter.

"Destroy" clôt le combat dans une belle apocalypse de riffs sanglants et un leitmotiv on ne peut plus clair : détruisons ce qui nous fait chier. Nous ne sommes pas en territoire thrash pour rien.
Empruntant aux Grands Anciens et vénérables parrains du thrash (dont Bruce Corbitt fait parti), Warbeast nous offre un album de trash old-school impeccable, difficile à prendre en faute sur le plan musical. En revanche aucune évolution n’est en cours ici, nous avons à faire à un thrash solide, carré, direct et de temps en temps c’est tout ce que l’on veut entendre.