Septic Flesh - Esoptron (2013)

Fondé en 1990 à Athènes, le groupe Septic Flesh est depuis plus de vingt ans, incluant un break de cinq ans entre 2003 et 2003, une formation avant-gardiste et majeure de la scène métal européenne. Après leur grand projet "The Great Mass" sorti en 2011, Septic Flesh et Season of Mist nous propose de redécouvrir "Esoptron" (mirroir en grec), album de 1995 entièrement composé par le brillant Sotiris «  Anunnaki V »Vayenas, membre fondateur guitariste et chanteur au sein de Septic Flesh. Sous une nouvelle et sublime couverture faisant référence aux recherches anatomiques et scientifiques du Novecento et agrémenté de trois titres bonus (un inédit et deux lives), "Esoptron" ressurgit du passé magnifié et toujours aussi ciselé et raffiné. "Esoptron" distille un death mélodique qui pourra sembler un peu daté pour certains mais qui était plutôt novateur à l’époque et qui pour moi a très bien subit les années et les mutations au sein du métal et de Septic Flesh qui a lui-même évolué depuis sa formation.

Cette réédition bienvenue nous propose de réécouter des classiques du groupe tel "Burning Phoenix", "Esoptron" ou "Narcissism". De très beaux morceaux de melo-death, impressionnants d’inventivité, de technique et d’intuition. Alternant le chant clair assuré par Sotiris Vayenas et les parties gutturales de Spiros "Seth" Antoniou, appuyé du jeu de guitare subtil et délicat de Vayenas et de la rythmique bien posée, entre force et soutien de l’ancien batteur Akis "Lethe" Kapranos, du clavier profond de Christos Antoniou (du moins en live pour ces deux derniers, n'ayant pas participés a l'enregistrement de l'album ndrc) ; le son de Septic Flesh de cette époque fait encore des merveilles sur des titres comme "Rain", "Ice Castle", "Succubus Priestess Celebration". Imprégné de thèmes mythologiques, parfois orientalisants, "Esoptron" invite à un voyage à travers le temps et les civilisations et repose sur de solides connaissances du mysticisme ancien comme le prouve la chanson éponyme qui traite des Eidolons, créatures fantomatiques et images d’une personne disparue dans la mythologie grecque classique mais également corps astral d’un défunt dans la tradition spirite et dans la théosophie orientale. Un fort attrait pour les cultes anciens que Septic Flesh développera tout au long de sa discographie.

Les bonus tracks : l’inédit "Woman Of The rings" reste dans la continuité de l’album, un bon titre mais qui n’apporte pas vraiment de valeur à un album bien équilibré qui se cloturait très bien avec le long et superbe "Narcissism". Les deux lives, enregistrés à Lille en 1999, "Crescent Moon" du premier album "Mystic Places of Dawn" et "Brotherhood Of The Fallen  Knights" tiré de "A Fallen Temple" restent de bons morceaux du groupe, le son est excellent et le plaisir d’entendre du live est bien présent. Encore une fois, ces deux titres assez différents de l’esprit de "Esoptron" n’étaient pas obligatoires pour compléter un album qui se suffisait bien à lui-même mais la qualité étant au rendez-vous, on prend !

"Esoptron" fait figure de classique de Septic Flesh et reste une belle référence de mélo-death. Si leur musique s’est intensifiée et diversifiée, on sent que c’est lors de ces années de formation que l’esprit et l’inspiration de Septic Flesh se crée et il est toujours agréable de redécouvrir les débuts d’un très grand groupe.