Infection - Acrotomophile Mutilator

La sortie d'un album de death est en général une bonne occasion de s'intéresser au Larousse Médical qui traine sur l'étagère, ou alors simplement comme moi de faire une recherche sur les site spécialisés de la toile. C'est donc sur une encyclopédie en ligne bien connue de nous tous que je fais mes recherches pour comprendre le sens du titre trouvé par nos amis péruviens pour leur second album "Acrotomophile Mutilator".  
 

Acrotomophile est tout simplement le terme utilisé pour désigner une personne sexuellement attiré par un éventuel partenaire amputé. Tout un programme me direz vous, et avec cette petite explication et un regard jeté à la pochette du CD, nous voilà plongés dans l'univers d''Infection', et les premiers sujets abordés par le groupe pointent le bout de leurs nez. A l'heure ou nos personnalités françaises se servent de leur musique pour nourrir les plus démunis d'entre nous, en Amérique du Sud l'on traite de choses bien différentes et un poil plus évocatrices pour nous les deatheux. 

 

L'homicide entre en scène dès les premières notes avec "When Children Murder" ou encore "First-Degree Murder", suivi de près par les pathologie du cortex cérébral "Psychopath", les problèmes de digestion "Regurgitating Human Parts" en passant par des sujets bien plus sérieux tels que la biologie, la chimie et la cuisine japonaise "Tetrodotoxin". La formation nous propose ici un death bien gras et sans demi mesure, mais à la production soignée. Acrotomophile Mutilator se pose donc comme le digne successeur de "Nekrokindergarden" et de l'EP "Nothing But Scum".

 

Le chant de Guliano Canessa est efficace et guttural à souhait, n'étant pas sans rappeler celui d'un autre groupe Sud-Américain nommé "Brujeria". L'accent très marqué y est surement pour quelque chose. Les compositions sont brutes de décoffrage et ne laissent à aucun moment place à la poésie, le groupe s'assumant à jouer un death old school brutal et guttural. La ligne rythmique est affûtée et peut même devenir fun par moments avec l'appui d'un groove de basse simple mais efficace. Coté guitare, les riffs sont puissants et précis et une fois de plus les compos sont de qualité, cependant on regrettera tout de même le manque cruel de solos en première partie qui auraient apporté sans aucun doute un plus non négligeable en terme de variation. Un mauvais point donc de ce coté mais de l'autre on notera la qualité du titre "Acrotomophile Mutilator" qui oscille entre death et thrash, appuyé par un solo de très bonne facture. Mention spéciale aussi pour "Devouring The Living", ou la rythmique est vraiment bien travaillée, et qui nous prouve que le groupe maitrise son sujet.

 

Avec cet album Infection n'a pas la prétention de redéfinir le style, mais il se cale parfaitement dans ce qui a fait la renommée du death et du brutal, qui ravira sans aucun doute les fans de old school tel que Cannibal corpse, Carbonized et Brujeria. Un disque à posséder obligatoirement, et on espère bien avoir l'occasion de rencontrer le groupe sur scène en France.