Beyond The Dust - Khepri

Beyond The Dust est un des (nombreux) groupes français qui commence à percer sur la scène prog/djent française. Avec un EP sorti il y a de cela 3 ans, l'attente est enfin terminée et les parisiens ont enfin un album avec leur nom estampillé dessus. Mais n'attendons pas plus longtemps avant de voir ce qui se cache derrière ce magnifique artwork... Le concept-album à l'effigie du dieu égyptien du soleil et de la renaissance commence simplement avec "Rise". Un bruit de bord de mer, des orages en fond, un homme raconte une histoire, et une douce mélopée, qui n'est pas sans nous rappeler ce que sait faire Vildhjarta, nous enveloppe et nous berce… Mais le repos est de courte durée, une rythmique saccadée nous affiche de suite la couleur : C'est du djent, et pas du mauvais !

 

Après cette superbe entrée en matière de deux minutes, on plonge encore un peu plus dans l'album avec "Clarity". Le morceau est l'un des deux singles tiré de l'album et reste le morceau le plus accrocheur et accessible de cette galette. Et même si les amateurs pourront vous dire que la ressemblance avec Periphery est marquante, les sonorités, le subtil mélange entre le chant twang et le chant crié d'Andrew, ou bien les riffs techniques font de ce morceau un véritable hymne du genre. Durant la première partite de l'album, Beyond The Dust va nous développer une musique qui peut s'avérer déroutante pour les fans aguerris du genre. Une bonne partie des sonorités sonne déjà entendu. On oscille entre du Periphery, du Meshuggah, du Dream Theater et d'un peu tout ce qui gravite autour de ces 3 noms. C'est du moins la sensation que l'on a au premier abord. Peu d'originalité. 

 

Mais laisser une seconde chance à cet album, c'est redécouvrir les morceaux. On remarque que les mélodies sont certes inspirées des groupes précédemment cités, mais la griffe du guitariste fait la différence. De plus, la basse, omniprésente et bien mise en avant, est si bien dosée qu'on a la profondeur sans la lourdeur, tandis que la voix du chanteur ne fait que nous surprendre par l'étendue de ses capacités.
 

 

Et que ce soient les morceaux accessibles tels que "Clarity" ou "Last Breath", les morceaux plus calmes comme "Relief" ou encore "After The Light" qui frôle avec le deathcore, on remarque que le groupe est à l'aise dans toutes ces productions. Chaque note découle naturellement de la précédente ce qui donne une bonne fluidité à l'album. La seconde partie de l'album est un morceau en 3 partie "The Edge of Earth and Sea" et est, à mon goût, le point culminant de cet album. Le(s) morceau(x) nous offre(nt) une très belle palette de ce que sait faire le quintet. Que ce soit par les superbes solos, les rythmiques saccadées, ou les variations dans le chant. 

 

Que se soit dans la première partie, relativement calme, la seconde instrumentale qui permet de couper avec la troisième, plus violente et teintée de sonorités proche de l'electro, Beyond The Dust nous transporte dans leur histoire, et nous donne une envie de plus une fois les 55 minutes passées.

 

Au final, ce concept-album sur la vie, la mort et le passage entre les deux, est une très belle production de la part de nos compatriotes. Les compositions sont matures, puissantes et avec juste ce qu'il faut de violence. Une très bonne découverte, ou une bonne surprise, cet album est à mettre sans hésitation dans les mains de tous les fans de prog qui se respectent.