Maniac - The Art of Cainam

Nous voilà de retour pour une nouvelle chronique d'un groupe français. C'est toujours plaisant de voir ce qu'il se passe dans l'hexagone, la scène reste très active et regorge de perles dans tout les styles si tant est que l'on se donne la peine de les trouver.
 

Maniac nous débarque de la région toulonnaise avec un death metal teinté old school, et c'est Aurélie qui se charge de hurler sa rage dans nos fragiles esgourdes. Ce n'est pas monnaie courante une chanteuse de death old school, aussi c'est avec une grande curiosité que je débute l'écoute de "The Art of Cainam". 
 

Après une rapide introduction tout droit sortie d'un film d'horreur, l'on peut d'ores et déjà se rendre compte de la palette de tons utilisés par la chanteuse et par la même le potentiel dont elle jouit. Malgré un manque de puissance perceptible par moments, ca poutre plutôt bien et cette manière les paroles façon "Je te dégobille en pleine tronche" n'est pas sans me rappeler un certain Georges Corpsegrinder de Cannibal Corpse. On en redemande et c'est donc sur de bonnes bases que commence le disque.

Coté rythmique, c'est sur du mid tempo que se jouent la majorité des titres, quelques accélérations par moments ("Vicious and Dangerous") mais rien de réellement frénétique ni brutal. C'est un death à la cool que nous propose le combo et ce qui en ressort de prime abord c'est le coté un poil répétitif de cette rythmique. Quelques morceaux un peut plus véloces auraient surement arrangé la donne, quitte à sortir un peut du death pour lorgner un poil plus sur le brutal.
 

 

Cependant les compositions sont de qualité et bien travaillées, les riffs sont lourds et oppressants le tout très bien structuré. Quelques solos auraient pu tout de même contribuer à varier l'ensemble , je repense notamment à "Vicious and Dangerous" qui bien qu'étant mon titre favoris de l'album, à tendance à me laisser sur ma faim, l'absence d'un petit solo me laissant un gout amère. C'était pourtant bien engagé.
 

"The Art of Cainam" est plutôt court et se termine sur "Curse of Death" (sans compter la cover de Hatebreed), un titre bien groovy, dans la veine des précédents morceaux. C'est court donc mais c'est plutôt prometteur, et le label ayant pris le soin de nous fournir un exemplaire de "From Suffering" paru en 2009, il semble logique d'en parler un peut, surtout si comme moi vous avez loupé cet épisode.

Je ne connaissais donc pas Maniac avant "The Art of Cainam" et ce petit geste est le bien venu et est plus qu'utile pour mesurer les différence entre les deux opus. Ce qui me frappe dès le début de "From Suffering" c'est le fossé entre les deux albums, le groupe semble aujourd'hui bien plus mature et rempli d'assurance. Le chant en particulier est largement plus distinct sur "The Art of Cainam".

"From Suffering" reste un très bon disque et on retiendra d'excellents titres comme "Man Comes From Pig" et son chant crié hyper efficace, "The rite of the Man Eater" et sa partie rythmique très bien travaillée ainsi que le featuring  "Burn" ou le groupe prends cet énorme risque de mélanger death et rap. C'est surprenant mais ca claque plutôt bien. 
 

Pour conclure "The Art of Cainam" souffre encore de quelques petits défauts mais s'écoute plutôt bien. La formation tire des enseignements de "From Suffering" et le manque de maturité s'estompe au fur et à mesure de leurs compositions. Un groupe plein de potentiel et prometteur que nous vous recommandons.