Dehuman - Graveyard Of Eden

"Graveyard of Eden" est le second album des belges de Dehuman. Officiant toujours dans un registre death, le successeur de "Black Throne of All Creation" est ici pour mettre les points sur les "i" de manière directe et sans concessions. Si l'idée de vous en prendre plein la tronche pendant les quarante minute de la galette vous effraie, passez directement votre chemin! Pour les autres vous passerez assurément en agréable moment en compagnie des deatheux du plat pays. Après un premier album sortit également chez Kaotoxin, et un accueil mitigé, c'est avec beaucoup de bonnes idées et plein d'espoir que Dehuman se lance dans l'écriture de "Graveyard of Eden".

Celui se voudra plus aboutit que son prédécesseur, tant en terme de compositions que de qualité de production. Le mixage des différentes parties est au top et contribue largement à la facilité d'écoute du disque, le tout combiné au travail rondement bien mené par le groupe sur la recherche de riffs aiguisés et de vocaux puissants.

Le disque démarre donc sur "Sepulcher of Malevolence" avec une courte introduction tambours battants nous laissant déjà apprécier le travail de Laye Louhenopessy derrière les futs, car oui en Belgique les futs ne servent pas qu'a contenir de la bière mais ils servent aussi à rythmer les mosh pits. Blague à part le titre continu vers un death profond et puissant, renforcé par un chant agressif tout aussi puissant, de quoi nous retourner la tête en quelque minute, et à vrai dire je crois bien que c'est le but de Dehuman. A peine les premières minutes écoulées et l'on peut se rendre compte du travail apporté ici et par la même du pas qu'à franchit la formation de "Black Throne of All Creation". Ce titre est très varié et bien structuré et l'album commence donc sur une note positive mais je reste tout de même sur ma réserve car un tel étalage de talent dès le premier titre pourrait éclipser le reste des chansons.

Que nenni, c'était sans compter sur "Crypts of Blood" qui nous apporte directement confirmation que le groupe n'est pas ici pour nous proposer du réchauffé et parvient facilement à varier son jeu, notamment grâce à l'ajout de différents solos de gratte et à un style jouant sur différents tableaux. Passant d'un death old school à un new school un poil plus brutal et en gardant à proximité une petite influence thrash.

Les bruxellois ont visiblement appris de leur erreurs et ont davantage travaillé les compositions, quitte à en raccourcir un peut pour accentuer le coté brute de décoffrage, tout en gagnant en technicité. Plus hargneux, plus véloce, plus technique, plus brutal, c'est donc sur cette note que s'accordera cet opus, et ce pour le plus grand bien de nos organes auditifs. "Invocation of Sublime Death" quant à lui est le titre parfait pour apprécier le travail du vocaliste/bassiste Andrea Vissol. Ici encore la variation est de mise et le chant volubile change d'un coup pour passer à un chant beaucoup plus lent, hurlé, caverneux qui semble capter tout ce qui se trouve autour de lui afin de le broyer et de le rendre à l'état de poussière. Quant on vous dit que vous allez en prendre plein la tronche! C'était pas faute de vous avoir prévenus.



Les belges ont assurément de l'inspiration pour cet album, avec pour preuve le titre qui clôture le disque "Goddess of Sins". Ca démarre tout doux sur une introduction à la guitare de toute beauté avant d'enchainer sur ce que fait de mieux Dehuman, un death lourd et bien gras comme on l'aime toujours oscillant entre deux styles. Encore un titre chiadé et Dehuman clôture ainsi son second album de manière brillante.

Le groupe nous ont concocté ici une petite perle, tirant ainsi les leçons de leurs précédentes productions. Ils ont su sortir leur épingle du jeu en sublimant leur compositions et en gagnant en technicité. Ceux qui connaissaient déjà le groupe seront ravis de découvrir "Graveyard of Eden" et pour les autres il ne fait aucun doute que ce sera une bonne surprise!