Dopethrone - Hochelaga

Graisseux, visqueux, boueux, vaseux, noir et dense…voici une définition littérale du sludge (ou oilsludge), de la graisse d’huile ou de pétrole…une matière sombre et hautement inflammable dont Dopethrone nous livre une transcription musicale ad hoc avec "Hochelaga" leur quatrième album qui semble vouloir engloutir l’auditeur sous des couches de substance sus nommée. 

 

Quintessence du sludge crade et méchant, Dopethrone ne démérite pas avec ce nouvel album qui semble être le mieux produit et équilibré de leur courte discographie. Si le son emblématique du groupe est là, la production est plus aboutie, le son est plus aéré et expérimental sur certains titres et l’album démontre de vraie qualité de composition. Attention c’est loin de la virtuosité mais pour qui aime le genre entêtant et lancinant  "Hochelaga" est un excellent représentant. 



Le chant de Vincent tire de plus en plus vers le black-metal pur et accroche et écorche l’oreille en osmose avec la musique narcotique et oppressante du combo, ses riffs se font précis et blast comme il faut, en  n’oubliant pas les hommages appuyés à Sleepcommepar exemple sur "Vagabong". La section rythmique fait le job, malgré la monotonie du tempo qu’exige le côté monolithique du genre.

 

Et l’album de nous offrir des hymnes comme l’incontournable "ScumFuck Blues ", ode à la déglingue et à la lourdeur dégénérée, "Sludgekicker" qui annonce très bien le programme ou "Riff Dealer" et sa très belle intro de basse, titre plus travaillé et progressif que le reste de l’album. On peut espérer que le groupe tendra dans le futur vers  des compositions mid-tempo plus expérimentales  tout en gardant l’aspect viscéral et rentre dedans de leur musique. Hochelaga  si il reste trop court et affiche un manque de rupture franche avec la production antérieure du groupe, est un pur concentré de l’essence de Dopethrone : une sourde violence, un rock’n’roll crust et camé et une bonne dose de lourde déjante.