Jeff Hughell - Chaos Labyrinth

Jeff Hughell est un excellent bassiste de death adepte de la 7 cordes, connu pour avoir joué au sein de groupes tels que Vile, Brain Drill et plus récemment Six Feet Under sur l'album "Unborn" paru en 2013 chez Metal Blade. Bien qu'ayant été remplacé par Victor Brandt (Entombed) pour le HateFest Europe, il fait toujours officiellement partie de la formation. "Chaos Labyrinth" est le second album solo du bassiste et est donc le digne successeur de "I Came To Hate" sorti en 2009.

 

L'album démarre sur une courte introduction douce et mélodique, avant d'entrer directement dans le vif du sujet. Passé l'intro, les premières secondes de "Chaotic Implosion" font ressentir les influences death du bassiste avec un groove sévère et frénétique teinté jazz, appuyé par une batterie qui alterne la caisse claire et le kick sur un tempo bien soutenu.

 

Ca démarre plutôt bien mais il faut bien avouer que Jeff à mis les petits plats dans les grands pour son second méfait. Bien décidé à se faire un petit bœuf bien comme il faut, il invite ses potes à grailler autour de la table avec lui. Nous avons le droit à du lourd pour cette production, la partie batterie par exemple est assurée par le jeune et talentueux Alex Bent (Arkaik, Battlecross et même Decrepit Birth sur des sessions live...) sur les trois quart des titres. En fin de compte les deux seules titres ou la batterie est présente mais sans lui, c'est Kevin Talley (Dying Fetus, Six Feet Under, Misery Index...) qui le remplace. La guitare quand à elle est très bien représentée aussi notamment par Matt Sotelo de Decrepit Birth qui nous ponds un petit soli sans prétention mais bien efficace sur l'excellent "Jägermeister Death Grind" ou encore Tyler Layne à la classique sur "Evolution" pour un titre qui sonne très jazz manouche.

 

Il n'y à décidément que du beau monde sur ce disque et c'était sans compter sur "Chaos Labyrinth" le titre éponyme que tout le monde attends avec impatience! Il faut dire que le line up de se titre laisse rêveur avec pas moins de trois solos de basse orchestrés par Steve Di Giorgio (Death, Sadus, Autopsy...), Sean Martinez (Rings of Saturn) et Alex Webster bassiste originel de Cannibal Corpse. Pour résumer ce titre c'est un peut le G3 de la basse death et si vous êtes un amateur de la quatre cordes (ou plus) vous vous devez d'aller y jeter une oreille (ceci n'est qu'une expression lâchez moi ce couteau!).

 

Nous avons donc le droit à tout un panel de techniques, passant du tapping omniprésent au slap sur "Purified Annihilation" ainsi qu'une bonne dose d'effets qui plairons ou ne plairons pas mais qui aurons le mérite de diversifier le jeu à l'image de "Chaotic Implosion".

 

Bien qu'étant un bassiste issu d'un milieu brutal Jeff maitrise aussi parfaitement l'opposé du style qui lui à fait sa renommée et je dois dire que j'ai même une préférence pour les morceaux plus doux et moins techniques que "Chaos Labyrinth" par exemple. "Society Hangover" et "Still" sont de très bon titres calmes et apaisants, c'est aussi comme cela qu'on aime la basse. "Dreams of Chaos" est lui aussi un titre loin du death des habitudes de Jeff, qui par ailleurs se range derrière un piano pour l'occasion, accompagné de Ola Englund (Six Feet Under) à la guitare, terriblement jouissif. "Let It Go" vient clôturer l'album de la même manière que les titres cités précédemment, pour le plus grands bien de nos cavités auditives.

 

Un petit mot sur la production qui est au rendez-vous, le son est impeccable et le mixage des différentes pistes audio est au poil. La répartition des différents titres est aussi judicieusement effectuée, et l'on alterne entre morceaux rapides et titres plus lents histoire d'éviter de trop refaire tomber la pression. Au fur et à mesure des écoutes ce disque saura vous révéler toute ses subtilités. Un album à se procurer sans aucun doute si comme moi vous êtes friands de fréquences basses.