Strapping Young Lad - City
"City", oui ce disque porte bien son nom, nous voici en pleine ville. Ne vous croyez pas rassuré, ici c’est Gotham, sauf que Batman n’est plus là depuis longtemps, la paire "All Hail The New Flesh/Oh My Fucking God" vous prend dans ses rythmiques brutales d’entrée de jeu. Mais pas une simple brutalité, là c’est Bane, la brutalité personnifiée qui vous passe à tabac. Le pire, c’est que c’est une raclée purement jouissive, une violence où l’on se surprend à un masochisme certain… Ne croyez pas que brutalité rime avec non-subtilité : ici, vous êtes fracassé, oui mais avec classe.
Le début de l’album est d’une violence rare, 5 pistes de violence contrôlée mais intense. La bastonnade finie, on peut se « reposer » avec "AAA",un titre plus lent mais vous gardant dans cette atmosphère d’insécurité où tout peut arriver à tout moment. Les hurlements omniprésents de Devin Townsend nous font voyager dans sa folie, on arrive à "Underneath the Waves". Vous croyez que la baston était finie ? Pas de répit ! No Mercy! Là c’est tout un gang qui vous attrape et vous met minable ! Un titre rapide à la rythmique martelée par un Gene Holgan des grands jours. On sort de cette boucherie, lessivé mais qu’est-ce qu’on a aimé… Masochiste je vous dis !
On a ici un album qui n’a que très peu vieilli (sorti en 1999 !), un chef d’œuvre de Strapping Young Lad, un incontournable du Metal. Vous aurez remarqué la constante comparaison avec l’univers des comics. Ceci est dû au fait qu’au final l’album dégage une folie ultra-violente digne du Joker lui-même par son côté décalé, une folie agressive mais fortement recommandée à l’écoute… un traitement à renouveler de nombreuses fois pour en capter toutes les subtilités.
Pour conclure, une anecdote par Gene Holgan : « Je parlais à Ross Robinson (le producteur de Korn et Slipknot) il n'y a pas longtemps, et il m'a dit que, quand Korn était dans la pièce d'à côté en train d'écrire Life Is Peachy, ils arrêtaient de jouer pour venir à notre porte et ils étaient complètement soufflés par ce que le Dev et moi étions en train de faire. Nous avons écrit "Oh My Fucking God" durant notre première répétition, en cinq ou dix minutes, et j'imagine que les types de Korn étaient derrière la porte pendant tout ce temps-là ! J'ai trouvé ça drôle... »