Devil You Know - They Bleed Red

 

La nouvelle mode aux USA ces dernières années, c'est les supergroupes. Vous savez ce sont ces groupes composés exclusivement de membres du club des « Musiciens-Qui-Ont-Eu-Un-Groupe-Qui-A-Super-Bien-Marché-Mais-qui-Ne-Jouent-Plus-Dedans ».

 

Et c'est dans cette dynamique qu'en 2012, nous avons pu voir apparaître Devil You Know. Ce super-groupe regroupe les super-membres John Sankey (ex-Fear Factory), Francesco Artusato (ex-All Shall Perish) et Howard Jones (ex-Killswitch Engage) et Ryan Wombacher (qui ?) à la basse. Bref du beau monde. et pour preuve, le groupe a reçu le Metal Hammer Golden Gods Award : Best New Band l'an dernier.

 

À peine plus d'un an après "The Beauty Of Destruction", le groupe revient avec une deuxième galette signée Josh Wilbur (Lamb Of God, Hatebreed, Gojira, Killer Be Killed,... )

L'album commence sans concessions. Un coup de snare et un gros riff All-shall-perish-ien comme sait si bien le faire le sieur Artusato tandis que la voix si typique d'Howard Jones rajoute le côté mélodique. On est rapidement noyé dans l'album d'une violence brute mais bien maîtrisée. Les rythmiques sont lourdes, riches en palm mute et en double croches avec les grosses caisses, mais la guitare ultra saturée n'est pas cantonnée au ''tougougoum toudou'' habituel et nous inonde souvent de riffs mélodiques, de soli bien techniques et autres ''tigidigidougliiiiiiiiiiii'' juste comme il faut pour trancher avec la brutalité pure du reste.

Bref, vous l'aurez compris, on a un bon album bien lourd et bien puissant qui nous promet des mosh pits mythiques en live. De plus, la production n'est pas aussi dégueu que les autres albums du genre (a.k.a les mediums sont présents et les aigus et les basses pas trop fortes) le son est toujours hyper compressé, mais j'en demande sûrement trop...

 

 

Après je ne vous cache pas que l'album ne révolutionne pas non plus l'industrie de la musique (et je pense qu'il n'a pas vocation à le faire). On retrouve beaucoup de similitudes avec un peu tout se qui se fait dans le genre ("Let The Pain Take Hold" (cover non assumée de Five Finger Death Punch), Searching For The Sun (idem mais avec Killswitch Engage)), les musiciens sont certes bons, mais restent tristement sur leurs acquis. 

 

Le chant d'Howard Jones n'a pas bougé d'un demi ton depuis son époque avec Killswitch et reste campé sur les même notes tout l'album, la batterie de John Sankey est bien développée, pas trop dans le ''poum-tchak poum-tchak'', mais on retrouve souvent les même patterns entre les morceaux. Au final, il n'y a que la guitare qui reste un brin originale, mais les fans d'All Shall Perish sauront que ce n'est pas si original que ça...

 

Toutefois, certains morceaux ont un beau potentiel, comme "Master Of None" qui développe une mélodie légèrement arabisante, le chant est très hardcore et l'usage de chorus dans la voix sur les refrains rappelle un peu Fear Factory. De même, "How The End Shall Be" qui est un morceaux d'une puissance très proche du deathcore d'All Shall Perish, et où le chant clair est tout bonnement absent.

 

Mais malgré ces quelques morceaux sympas, le rendu global nous laisse un peu froid. Les morceaux sont somme toute répétitifs, et on en vient à n'écouter l'album que pour tel bridge ou tel refrain mais passer la chanson une fois celui-ci entendu.

La version deluxe de l'album est livrée avec 3 morceaux bonus, nous avons deux morceaux originaux I am Alive morceau acoustique très proche de tout ce qui se fait dans le genre, une reprise ultra couillue (et ultra raté) de "Eye Of The Tiger" (Survivor) et "We Live" morceau foufou qu'on attendait avec du growl sur des accords en cleanet un chant très poussé d'Howard Jones et une apparition de Ryan Wombacher au chant.