Dimmu Borgir - Forces Of The Northern Night

2017 serait donc le comeback de Dimmu Borgir ? Après 7 longues années de quasi silence radio le château embrumé pointe de nouveau le bout de son fjord ! Rappelez-vous chers amis, en 2010 les norvégiens nous laissaient en plan sur un « Abrahadabra » de transition, du aux départs du bassiste vocaliste Vortex retourné à ces anciens projets (Arcturus et Borknagar pour les intimes) et Mustis le compère de sire Shagrath dans l’écriture des Orchestrations du combo. Autant dire que ça ne filait pas droit pour le groupe phare de la scène Black Sympho.

Depuis 7 ans donc les fans sont à l’affut d’une sortie providentielle et voilà qu’arrive sans prévenir ce live "Forces Of The Northern Night" ! Passée la réaction hystérique des succubes groupies que nous sommes, analysons de plus près cette offrande nocturne. Tout d’abord le live a été réalisé au Wacken en 2012 (terre obligée pour l’enregistrement de tout bon live européen) et couvre à juste titre la tournée promo d’ "Abrahadabra". Le groupe s’était alors doté comme à son habitude de ses plus beaux atours : orchestrations réalisées avec l’orchestre radiophonique d’Oslo et chœurs de la chorale Schole Cantorum. On se croirait presque à un concert de feu Rhapsody ! Les 8 premières pistes présentent le dernier album du groupe enchainant les intermèdes symphoniques avec une maestria décomplexée. Sans m’étendre sur les différents morceaux, je dirais que Dimmu arrive habilement à mettre en valeur ses dernières compos tout en offrant à ses fans un agréable moment live.

Le bât blesse en revanche quand arrive le moment des anciens succès. Trois extraits de "Death Cult Armageddon", quatre de "Puritanical Euphoric Misanthropia" puis seulement "Mourning Palace" et "Serpentine Offering" à se mettre sous la dent… Franchement c’est une blague, à croire que Dimmu faisait de grands bras d’honneur à ses anciens fans ! Vous devrez donc vous contenter des miettes jetées du haut de son trône glacé ma bonne dame. Pas de "Stormblast" (pourtant réenregistré en 2005), pas de "Spiritual Black Dimensions" que nenni et toujours tout en symphonique les amis, oubliez les accélérations Blacko/Thrash caractéristiques du groupe.

Après plusieurs écoutes du live, vient donc le moment du constat et je ferais le parallèle avec un autre live symphonique très connu qu’est celui de Metallica, le fameux "S&M". On a là les même qualités et les même défauts dans la mise en scène. Autant le parti pris symphonique passe très bien sur les compos d’ "Abrahadabra" car c’est ainsi qu’il a été écrit autant sur les anciennes mon avis est plus mitigé. Si les orchestrations sont splendides sur les introductions et les intermèdes du live, elles écrasent complètement les compos sous les couches de cuivres et de violons ! Là où le Metal devrait être une continuité de la musique classique celle-ci prend le pas sur l’autre au lieu d’être complémentaire. A être trop gourmand, Dimmu Borgir s’est pris les pieds dans le tapis de la vanité et c’est peut-être ce qui explique cette longue pause de 5 ans.

Il reste ce témoignage, un cadeau à ses fans, l’espoir d’un retour peut être plus humble les pieds sur terre. C’est ce que nous verrons dans un futur proche espérons-le !