Gwar - The Blood Of Gods

Si jusqu’à aujourd’hui Gwar n’avait jamais vu son public poser autant d’intérêt à ses galettes qu’à ses shows, le départ de son fondateur Oderus Unrungus (Dave Brockie) pour une autre triste galaxie en 2014 aura eu effet de rendre Gwar immortel (on y revient plus amplement en fin de chronique) et de permettre aux membres restant d’accéder à une plus grand autonomie dans sa composition de titres, l’entité étant devenue une hydre aux multiples talents aux influences variées. 

En effet, "The Blood Of Gods"  diversifie ses influences plus que jamais, tout en gardant une cohérence dans son propos carnavalesque engagé (condition animale, état de la planète …). Se mêlent donc compositions épiques ("War On Gwar"), punk rock ("Viking Death Machine", "Fuck This Place"), thrashcore ("Auroch", "Crushed By The Cross") les bons gros tubes ("El Presidente", "I’ll Be Your Monster") et une grosse prédominance rock ‘n’ roll ("The Solid Soliloquy Of Sawborg Destructo", "Death To Dikcie Duncan", la magnifique ballade "Phantom Limb" et la reprise d’AC/DC "If You Want Blood You Got It"), avec diverses surprises excellemment intégrées dans certaines d’entre elles (les chœurs du tonitruant "Crushed By The Cross" notamment) .

Nanti d’une production plus qu’acceptable (Devin Townsend leur aura montré la bonne voie à suivre depuis "Beyond Hell" en 2001) et d’un niveau d’instrumental tout à fait en accord avec les désidératas styliques de Gwar et l’intégration du vocaliste Blothar (Michael Bishop), en lieu et place de Oderus Unrungus en tant que leader scénique et personnage principale de la nouvelle image du groupe aura été un excellent choix. "The Blood Of Gods" ouvre donc un nouveau chapitre de l’histoire de Gwar. Une histoire qui n’est donc pas prête de s’arrêter, Gwar se veut désormais exister tant que des musiciens voudront rejoindre la bande des cassos intergalactiques au gré de ses changement de line-up.

Le décès du regretté Dave Brockie aura donc  offert une nouvelle jeunesse à sa création, dont on espère recroiser rapidement la route en salle ou festivals Français, sous peine de destruction totale de planète. "The Blood Of Gods" à l’atmosphère globalement épique, se veut donc être un très solide album, aux compos variées dotées de véritables travails d’écritures, que l’on pourra savourer bien au-delà du visuel du groupe. Gwar est vivant et plus qu’il ne l’aura jamais été !