Luca Turilli's Rhapsody - Ascending To Infinity

Récapitulatif des épisodes précédents. Ce qui est agréable avec Rhapsody, c'est la complexité, donc, si vous n'avez pas tout suivi, je me permet de vous fournir un rappel de la situation :

En 1993, Luca Turilli et son ami Alex Staropoli monte le groupe Thundercross. Celui-ci change rapidement de nom pour devenir Rhapsody. Sous ce nom, il sort six albums. Mais en 2006, pour des questions de copyright, Rhapsody est obligé de changer et devient Rhapsody of Fire, sous lequel il publie trois albums.

Mais sur la fin de leur tournée de l'année 2011, le groupe annonce sa scission. Pour cause de divergences musicales, Luca Turilli et Alex Staropoli ne peuvent plus continuer ensembles. Staropoli conserve Rhapsody of Fire, ainsi que le chanteur Fabio Lione (chant) et Alex Holzwart (batterie). Quant à Luca Turilli, celui-ci décide de reprendre l'ancien nom du combo Italien, Rhapsody. Mais probablement pour les mêmes raisons qu'en 2006, il ne peut pas l'avoir, et en réponse juxtapose ainsi son nom à celui du groupe devenant... (Roulement de tambours) Luca Turilli's Rhapsody. Qui n'est pas un des (trop?) nombreux projets solos du guitariste, mais bien une continuation du légendaire groupe de Metal Symphonique. Il décide cependant de ranger au placard l'appelation de Hollywood Metal, bien trop ringard, et s'oriente vers le... Cinematic Metal. Luca Turilli récupère le bassiste Patrice Guers, ainsi que le guitariste Dominique Leurquin et Alex Holzwart. Ce dernier se retrouvant ainsi dans les deux formations. Il s'entoure ensuite de nouveaux membres. Derrière le micro on trouve le chanteur d'un groupe de Power Metal fort peu connu, Allessandro Conti de Trick or Treat qui obtient ainsi une sacrée promotion. Récemment il a fallu trouver un nouveau batteur, Holzwart ne pouvant se démultiplier et assurer sa présence au sein des deux entités, et certainement pour causes de risques de conflits, il a décidé de se dédier uniquement à Rhapsody of Fire. Son remplaçant a été trouvé en la personne de Alex Landenburg (At Vance, Annihiliator, Mekong Delta). On remarque tout de même que Luca Turilli n'a recruté aucun claviériste, peut-être y en aura-t-il un de session pour les lives ?

Cette nouvelle mouture change aussi de producteur. Sascha Paeth qui était au commande sur la production de tous les albums de Rhapsody depuis le début n'a pas été engagé. Luca Turilli a décidé de se tourner vers l'Allemand Sebastian Roeder et son Backyard Studios. Ce remplacement permet de marquer encore plus la différence vis-à-vis de Rhapsody of Fire.

Après cette bien trop longue introduction, qui vous a peut-être permis de vous y retrouver un peu dans ce sac de nœud musical, entrons dans le vif du sujet.

Avec "Ascending To Infinity", on retourne sur un Rhapsody beaucoup plus classique, proche de la composition des premières années du groupe. Mais en conservant la modernité des morceaux actuels. Comme cela a déjà été dit, Luca Turilli se tourne ici vers un Metal Symphonique plus futuriste. Et cela s'entend dès l'introduction, avec cette touche très électro, nous amenant directement dans un univers loin de la fantasy habituelle. Avec une composition plus orientée musique de film que simple Metal Symphonique.

On enchaîne ensuite sur ''Ascending To Infinity'', morceau classique à la façon Rhapsody, clavier présent, guitares mélodiques, choeurs, et surtout ça nous permet d'entendre ce fameux Alessandro Conti. On comprend très vite le choix de la voix par Luca Turilli. Un chant spectaculaire, qui monte très haut et qui par ailleurs est capable d'être lyrique quand la situation l'exige. Puissance, rapidité, limpidité et diversité sont les quatre mots qui qualifierait le mieux l'organe vocal du chanteur. Sa prestation vocale est ahurissante sur ''Excalibur'' ou encore la ballade ''Tormento E Passione''. Sa présence nous fait même oublier Fabio Lione, qui est pourtant un chanteur difficilement remplaçable.

Les morceaux s'enchaînent avec facilité, on retrouve en quasiment une heure un groupe qui semblait complètement péricliter. On ne se lasse pas. Même la pop ballade ''Luna'', surprenante de prime abord, sait nous faire plaisir. Permettant de mettre encore en avant un chanteur particulièrement brillant. Ce genre de morceau, autrefois réservé à Sir Christopher Lee, lui vont comme un gant.
"Ascending To Infinity" a quand même un défaut. Il ne brille pas par son originalité. Il est certes, de bien des manières, meilleur que ses prédécesseurs et retourne à la source de la musique de Rhapsody. Mais parfois un peu trop, les airs de déjà entendu sont bien nombreux, ''The Clash of the Titans'' est le morceau le plus symptomatique de la chose. Ecoutez-bien ce refrain qui ressemble énormément à celui de ''Steelgods Of The Last Apocalypse'' ou à celui de ''On The Way To Ainor''. Je ne vais pas vous faire un descriptif complet, vous vous en rendrez compte par vous même. J'aurais aussi un dernier reproche à faire à ''Of Michael The Archangel And Lucifers Fall'', le morceau de quinze minutes de l'album. Elle est longue et sans grand intérêt avec beaucoup de remplissages.

Le changement de Line-Up, de chanteur a permis d'insuffler un nouveau souffle de vie à cet ensemble. Alors que les derniers albums de Rhapsody of Fire étaient une suite de productions sans convictions, "Ascending To Infinity" est comme un challenge. Luca Turilli et sa bande doivent prouver qu'ils peuvent y arriver sans les autres. Luca Turilli's Rhapsody repart de la base, et avec brio. Cet album est bon, très bon. L'une des meilleures productions Rhapsody depuis "Power of the Dragonflame". A acheter d'urgence pour tout fan des Italiens ! Maintenant, nous n'avons plus qu'à attendre le prochain album de l'autre moitié de Rhapsody, pour comparer un peu..