Marduk - Frontschwein

On ne présente plus Marduk après vingt cinq ans de carrière et quelques disques qui ont marqué les esprits et qui sont reconnus dans le milieu comme des incontournables du style black metal. C'est le cas de la démo "Fuck Me Jesus" sortie en 1991. Mais si souvenez vous, celle ou la pochette sulfureuse et totalement blasphématrice est quasiment plus connue que la démo en elle même. C'est aussi le cas de "Heaven shall burn...When we are Gathered" et "Panzer Division Marduk", ce dernier étant pour beaucoup de blackeux l'ALBUM du groupe, chef d'œuvre de brutalité et aux textes commémoratifs de la seconde guerre mondiale.
 

C'était Legion qui à l'époque occupait le poste de chanteur, et quand on voit l'héritage que le Monsieur à laissé, je dois vous dire que je m'inquiète un peut de voir comment va sonner ce nouvel album. Il faut dire que je ne me suis plus vraiment intéressé a ce que le groupe proposait depuis sont départ en 2003, survolant ça et là quelques titres pas franchement convaincants, j'ai peut à peut lâché prise, n'ayant jamais réellement pris la peine d'écouter un album de manière attentive.  C'est l'occasion de se replonger un peut dans les compositions de ces dix dernières années.  

 

Le groupe s'étant vraiment calmé depuis le passage du char d'assaut en 1999, je comprends mieux maintenant les orientations prises par le groupe sur ce nouveau disque et j'appréhende différemment ce que la formation veut nous proposer avec "Frontschwein". La recette de ce nouveau Marduk (déjà en place depuis une dizaine d'années...oui je sais...est-il nécessaire de rappeler mon retard à chaque paragraphe?) est donc bien différente de ce que l'on a connu par le passé, à savoir un black metal lent, lourd et profond et à l'ambiance oppressante.

 

C'est tambours battants que commence le disque avec le titre éponyme; batterie militarisée en guise d'introduction et guitares mélodiques. A la première impression ca sonne plutôt pas mal, chaque instrument étant parfaitement audible, le sentiment que l'album sera de bonne production se renforce. Cependant on regrettera que le groupe ai trop voulu accentuer le coté mélodique de la chanson et l'ajout du riff d'un gout douteux en milieu de piste relève plus de l'artifice qu'autre chose et vient gâcher un peut le plaisir des premières secondes d'audition. Le Chant de Mortuus (Ex- Funeral Mist en place depuis 2004) colle parfaitement à l'ambiance que le groupe cherche a retransmettre. Caverneux, sombre il est indéniablement l'élément clé des compositions et nous immisce parfaitement dans l'environnement noir de la formation.

 

"The Blond Beast" se joue sur une rythmique mid tempo à laquelle les précédents albums nous avaient déjà habitués. Ici encore le chant de Moortus est de qualité et l'on ne peut que souligner la variations et la palette de tons utilisés. Les blasts beats font leurs come back sur "Afrika", titre qui se veut accrocheur et qui pourtant va se révéler très ennuyeux au fur et à mesure des écoutes. Il peine à décoller et c'est bien dommage car ca commençait plutôt bien, avec ces blasts qui sont un peut le nerf de la guerre si j'ose dire dans ce style. Ils seront malheureusement trop peut présents à mon gout sur ce disque. Un choix qui déplaira surement aux puriste nostalgique de l'ancienne période. 

 

"Wartheland" renoue donc avec un tempo lent sur fond de basse appuyée et au chant une fois de plus immersif. Le frontman exécute ici une prestation dantesque, un chant hurlé d'écorché vif , on à cette impression que cette chanson l'affecte personnellement. Moortus maitrise son sujet à la perfection et est à mon sens l'un des meilleurs vocalistes de son registre. Dommage qu'après une telle prestation l'ambiance retombe d'un cran, et ce malgré les nombreuses tentatives du groupe pour se renouveler. Le manque de folie et les erreurs de stratégie font que le reste du disque se laisse écouter mais sans casser trois pattes à un canard non plus. "Nebelwerfer" en est  l'exemple parfait, il pourrait être un excellent titre avec de bonnes variations de rythme mais l'idée n'a surement pas été assez exploitée et le titre est peut être un peut long pour cet exercice. Disons que la durée de piste n'aurait surement pas été dérangeante si le final avait été en allant crescendo.

 

Le titre qui clôture la galette "Thousand-Fold Death" est le genre de titre qui pourrait très largement réconcilier les fans des premiers méfaits. Le débit de parole sur cette piste est tout bonnement hallucinant (vous ais-je dit que Mortuus est un excellent chanteur?), dommage qu'il se trouve en fin de disque car c'est surement l'un des meilleurs morceaux de l'album.

 

Au final on retiendra un disque plein de bonne idées mais qui manque un peut de folie, les compositions lentes ayant trop pris le dessus sur les anciennes plus nerveuses et rapides et qui avaient fait la renommée du groupe. Moins extrême mais tout aussi accrocheur, il ne fait tout de même aucun doute que le public répondra présent.